Designer, auteur et assistant fermier. Spécialiste des liens entre design et éthique, Antoine Fenoglio cofonde et anime pendant 25 ans Les Sismo avec Frédéric Lecourt avec lequel il crée de nombreux projets et expositions secouant les pratiques du design d'alors. En 2019, il crée le séminaire Design with Care au CNAM, et questionne pendant 5 ans les liens entre design et soin. En 2024, face aux nouveaux enjeux contemporains, il réinvente son engagement par la création et s'installe dans une ferme où il co-fonde ISSUES avec l'ingénieure Marcela Mussi pour créer exclusivement et concrètement des projets attentifs aux enjeux sociaux et environnementaux.

Avec la philosophe Cynthia Fleury, il est l’auteur de la Charte du Verstohlen - Ce qui ne peut être volé (Tract - Gallimard 2022) et dirige l'ouvrage collectif Éthique et design, pour un climat de soin (PUF, 2024). Il a co-créé et enseigne le DIU Philosophie éthique et design (CNAM, CY Cergy Paris Université).

Il est responsable depuis 7 ans du programme de recherche-action Climat de soin (Chaire de philosophie à l'hôpital, GHU Psychiatrie et Neurosciences / Chaire Humanités et Santé, CNAM).

D'origine brésilienne, ingénieure et psychanalyste, diplômée en philosophie, Marcela Mussi accompagne les collectifs professionnels en transformation ainsi que les individus dans leurs parcours de vie. Après plusieurs années dans l’industrie (qualité, process, exécutif), elle tisse désormais un lien entre les compétences techniques de l’ingénierie et les savoirs du soin, afin de concevoir une "ingénierie du prendre soin" inspirée des éthiques du care, de la psychanalyse et des pensées et cultures autochtones et quilombola brésiliennes.
En 2024, elle co-fonde ISSUES avec Antoine Fenoglio et est en charge notamment de l'ingénierie et de la dynamique éthique des projets."

Designer et chercheure, Audrey Brugnoli développe une pratique de design social préoccupée par l’enfance et ses vulnérabilités, explorant les relations entre corps fragiles, dispositifs médicaux et milieux de vie. Doctorante à EnsadLab (programme SACRe, Université PSL), elle conduit depuis 2020 la recherche Peaux Éthiques en codirection avec l’Hôpital Necker - Enfants Malades et l’Institut Imagine, où elle conçoit des interfaces cutanées socio-techniques pour les jeunes patients atteints de maladies génétiques rares de la peau.
Formée aux Beaux-Arts de Toulouse puis aux Arts Décoratifs de Paris en Design Objet, Audrey interroge la place du design sensoriel dans les milieux de soin à travers la dialectique sensorialité/sensibilité dans l’objectif de transformer les dispositifs techniques qui y sont associés en dispositifs socio-techniques. Ses méthodes contributives favorisent l’expression des enfants, dont la parole est souvent marginalisée dans les environnements médicaux et pédagogiques.
Son travail, présenté lors d’expositions et publié dans des revues scientifiques, contribue, à travers plusieurs formes de compagnonnages comme avec Les Issues, à faire évoluer les approches du design dans une perspective éthique et sociale

Après un début de carrière comme journaliste spécialisée dans la presse
professionnelle en santé, Stéphanie Lampert a contribué pendant dix ans au déploiement des politiques publiques de santé en direction des personnes âgées au sein de l’Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine.
Forte de cette expérience au service de l’intérêt général, elle oeuvre aujourd’hui pour la valorisation de la parole des personnes âgées, et de celles et ceux qui les accompagnent, grâce aux récits de vie. Formée aux pratiques narratives et à la collecte citoyenne de récit de vie, titulaire d'un Diplôme Universitaire en médecine narrative et d’une certification de formatrice pour adulte, elle développe une approche originale centrée sur l’expression des vécus par la médiation d’œuvres littéraires ou artistiques.
Au sein de la structure A Voix haute !, Stéphanie propose des ateliers pour les personnes âgées, en établissement ou à domicile, et des formations pour les professionnels et les aidants. Elle accompagne également les acteurs gérontologiques dans la mise en œuvre de projets de territoires, où les pratiques narratives sont mises au service de la préservation de l’autonomie des personnes, de la démocratie en santé et de l’amélioration de la relation d’aide et de soin.

Philosophe et psychanalyste, Cynthia fleury est professeure titulaire de la chaire Humanités et Santé au Conservatoire national des arts et métiers et professeure associée à l'École nationale supérieure des mines de Paris (Mines-ParisTech), titulaire également de la chaire de philosophie à l'hôpital Sainte-Anne du GHU Paris psychiatrie et neurosciences et est membre du conseil d'administration de l'ONG Santé Diabète.

Elle a auparavant enseigné la philosophie politique (en qualité de research fellow et associate professor) à l'American University of Paris, et a été chercheuse au Muséum national d'histoire naturelle.

Elle a publié de nombreux ouvrages dont La fin du courage, Métaphysique de l'imagination (2000), La Fin du courage : la reconquête d'une vertu démocratique (2011), Les Irremplaçables (2015), Le soin est un humanisme (2019), Ci-gît l'amer. Guérir du ressentiment (2022), Ce qui ne peut être volé. Charte du Verstohlen, avec Antoine Fenoglio (2023), La Clinique de la dignité (2024).

Souhaitant concevoir des solutions qui font une vraie différence dans le quotidien des gens, la designer Lucile Maugendre est convaincue que le design est un levier essentiel pour transformer les services publics. Elle aime travailler en co-création de manière emphatique avec les usagers au sein d’équipes pluridisciplinaires, toujours enthousiaste à l’idée de nourrir son ouverture d’esprit au contact de nouvelles personnes. En 2024, elle a été 6 mois designer d'un service de bloc opératoire au Centre Hospitalier Sud Francilien à Paris et aujourd'hui elle intègre le pôle innovation de l’Hospitalité Saint-Thomas de Villeneuve à Rennes.

Enseignante en philosophie dans les Hauts de France, l'histoire de vie de Anne Josnin l'a mené à la nécessité de confronter ses savoirs théoriques et questionnements existentiels à la réalité concrète de la vie dans la Cité. Les places publiques des Nuit-Debout ont été sa première grande immersion ( j'ai à l'époque lancé Nuit-Debout St-Omer), qui l'ont mené aussi aux jungles d'alors, de Tatinghem, Calais, Grande-Synthe, ces camps de migrants des bouts du monde échoués aux portes de la Grande-Bretagne, à l'ingéniosité et la vitalité inversement proportionnelle aux moyens à disposition.
Les inondations de novembre 2023 dans l'Audomarois et le Lumbrois, où via l'association familiale la CSF ( Confédération Syndicale des Familles), Anne s'est retrouvée aux côtés des habitants au moment de leur évacuation, puis du Collectif Construire Ensemble l'Habitat Résilient et Régénérant des Hauts de France, aujourd'hui association Le Concon HdF. La Charte du Verstohlen en repère humaniste.
Le Cocon travail avec des universités, des institutions, des associations d'habitants, à inventer l'habitat de demain, en particulier depuis la commune de Blendecques, hotspot de la vulnérabilité, territoire expérimental. À partir de la rencontre entre habitants et étudiants.

De formation designer d'espace puis paysagiste, Tiphaine Laurent est éthno-paysagiste & illustratrice. Son travail se positionne sur le récit de nos relations avec les paysages, et les différents vivants qui y habitent. Entre art, culture, écologie, naturalisme et paysage, les lieux l'amènent à une pratique plurielle, allant de l'illustration à l'aménagement paysager en passant par le soin aux jardins, l'écriture de contes locaux, l'action culturelle, la cartographie sensible, le conseil aux collectivités.
Elle est convaincue qu'il est nécessaire de repeupler nos lieux actuels par une connaissance plus située, une affection plus intime, une relation plus respectueuse et un imaginaire plus développé. Originaire du Nord-Gironde, elle pratique majoritairement en milieu rural, du massif central au bassin aquitain. Sa démarche s'appuie entre autres par une immersion longue dans les lieux, une attention forte à la mémoire locale, une implication participative et une frugalité de conception dans ses projets...
Si elle questionne souvent la place des non-humains dans nos espaces, elle élargit sa vision aux non-vivants, comme dans le travail de cartographie du parcours du défunt à Saint-Médard-en-Jalles.

De culture marocaine et française, elle développe un travail de dessins et de couleurs dès la fin de son cursus aux Beaux-Arts de Bordeaux (Design d’objets) en 2000. Chez Isabel Marant en travaillant sur les collections de vêtements et imprimés, puis à son compte pour d’autres maisons (Le Bon Marché, Céline, Des petits Hauts...).
Plus de 20 ans de collaboration avec les différentes industries de la Mode et de la Maison l’ont conduite à explorer les savoir-faire manuels puis infographiques, les systèmes de production et les enjeux de l’industrie du textile.
Dès 2020 et en écho à la crise sanitaire, la volonté d’inscrire sa pratique et ses productions dans un environnement pérenne et à dimension humaine la conduit à questionner son désir professionnel.
La conception d’un projet à plusieurs, l’inspiration végétale, le désir du Beau. Le plaisir de produire quelque chose qui reste, qui croit. L’aquarelle inscrite dans un temps long, pour une approche sensible et imparfaite, l’intention du crayon encore perceptible. Enfin la couleur sous une autre texture, sont de nouvelles pistes de réflexion.
Se formant au vivant elle s’inspire de Gilles Clément : «Finalement, j’ai exploré deux pistes : l’émerveillement, lorsqu’on observe les insectes on est dans l’étonnement, et le faire, parce que fabriquer de ses mains m’a toujours paru très important. »

Sandra Pizzorno est designeuse de services. Elle aborde chaque projet selon une démarche de terrain, dans la porosité avec tous les acteurs et leurs singularités.
Diplômée de l'ENSCI - les Ateliers, ses expériences vont de la co-construction de projets de soin à l'hôpital, à l'ingénierie pédagogique d'ateliers scientifiques sur les sols, en passant par la création d'outils d'enquête pour des sociologues. Passionnée de médiation, elle aime rendre accessibles les connaissances et disciplines les plus obscures, en dessinant de nouveaux imaginaires et représentations.

Lucie Salmon est artiste, diplômée en tant que conseillère funéraire et ambassadrice
de la transition funéraire. Au sein de l'association Humo Sapiens, elle coordonne les échanges anglophones, anime les ateliers artistiques et des échanges avec les citoyens afin d’identifier les enjeux d’acceptabilité des nouvelles pratiques funéraires. Elle y développe des liens internationaux avec d'autres organisations promouvant les alternatives de sépulture régénératives.

Psychosociologue et docteure en sciences politiques, j'ai œuvré pendant vingt ans dans l'action publique territoriale soutenant l'innovation et
les transformations sociales, écologiques et démocratiques. J'ai rejoint
il y a deux ans le secteur de l'économie sociale et solidaire en
développant une activité in(ter)dépendante pour me mettre au service des
métamorphoses sociétales et contribuer à la co-création d'un climat de
soin pour des futurs souhaitables. Avec le philosophe Patrick Viveret,
nous avons co-écrit un livre-chantier "La traversée. Du temps des
chenilles à celui des métamorphoses" sorti fin 2023 aux éditions Les
Liens qui Libèrent. Nous animons un "cercle métamorphoses" depuis la
sortie de l'ouvrage pour cheminer vers des transformations radicales.
J'ai eu de bonheur de vivre la première promotion du diplôme
interuniversitaire sur l'éthique et le design with care animé par les
co-auteurs de la Charte du Verstohlen, Cynthia Fleury et Antoine
Fenoglio ; c'est dans ce cadre qu'a été prototypé et initié le Labo
Furtif, que j'anime bénévolement depuis. Cet espace numérique
coopératif, et parfois aussi physique, vise à diffuser la charte du
Verstohlen (pensée et expériences) et à favoriser le compagnonnage et le
partage sincère de ressources pour soutenir celles et ceux qui
transforment en commun et prennent soin des autres et de l'habitabilité
de la planète.

Le projet de fin d'études en architecture d'Anna Marin s'attachait à considérer les terres et l'eau comme vivants, habitants d'un territoire autant que nous, ce qui a fortement tourné son intérêt vers une pratique en paysage. Pour Anna, les processus de projet restent une articulation de l'espace-temps, de la conception à la matérialisation, mais portent sur des sujets qui touchent plus directement à la foule des vivants. Ces disciplines traduisent et modifient nos rapports au monde, en produisant et témoignant de nos récits et histoires communes. Prendre soin, c'est prêter attention à quelles histoires nous écrivons à travers ces projets ; que celles que nous dessinons aujourd'hui considèrent et intègrent tous les vivants, humains et non-humains, dans notre monde commun.
Chemin faisant, Anna a compris que ses pratiques parleraient à ceux qui veulent bien l'entendre, et donneraient l'écho aux voix de ceux qui habitent un lieu. Elle souhaite continué d'affuter son oreille à ces voix pour tisser des liens que nous, humains, entretenons avec le reste du monde. Anna Marin poursuis l'idée de lieux heureux, au sein desquels les vers de terre peuvent aussi susciter l'émerveillement.